L’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Grèce partagent avec la France « des espaces où cohabitent des habitants, de la végétation, des infrastructures dans un environnement vulnérable aux incendies ».

C’est aussi la définition que les participants du workshop de Wuiwatch organisé par le CEREN de Valabre ont pu partager pour réfléchir aux interfaces forêt/habitat autrement désignées en anglais par « wildland-urban interface » (WUI).
Le programme européen WUIWATCH lancé en 2015 réunis plusieurs entités en Europe. L’objectif premier comme l’a rappelé le Directeur du CEREN le Colonel Claude PICARD porte sur « la réponse préventive dans ces secteurs les plus à risque en région méditerranéenne ». C’est en effet dans ces zones à la périphérie des villes et villages que l’on enregistre la majorité des départs de feu, que les dégâts sont les plus lourds et que sont malheureusement déplorées les victimes parmi la population.

Avec l’urbanisation qui progresse, la dynamique des peuplements forestiers et la déprise agricole tous les pays méditerranéens doivent faire face à de nouveaux enjeux de sécurité civile et de culture du risque.
En France pas moins de 3 millions de maisons et de lieux de résidence sont en contact avec une zone de végétation combustible (forêt, garrigue, maquis, friche…). Pour développer l’autoprotection il faut agir sur le combustible, les éléments de construction, l’accessibilité des propriétés pour les acteurs du secours et de la lutte. Pour assurer la « défendabilité » de ces espaces il y a le débroussaillement (une obligation légale imposée dans la plupart des pays européens) mais les études du programme WIUWATCH l’ont démontré :
l’habitation sûr est celle dont les végétaux d’ornement et les haies sont correctement traitées et dont les volets, ouvertures et vitrages sont suffisamment résistants au feu en bois ou en aluminium).

Mais la question cruciale évoquée largement lors du worckshop portait sur les questions autour de l’intervention des secours lors de sinistres à l’approche de ces zones très sensibles.« Les gens ne quittent pas volontiers leurs habitations et quand ils décident de partir c’est au pire moment » ont martelé les représentants de la Grèce et de l’Espagne qui ont enregistré de très nombreux décès depuis une décénies.
Si, lors de l’incendie de Fort McMurray au Canada 800 000 personnes ont pu être évacué sans dommage, cette évacuation ne pourrait se faire dans des conditions identiques en France et ailleurs en Europe. Si la doctrine en pareil cas demeure le confinement dans l’habitation la responsabilité de l’évacuation revient au Maire qui bien souvent peut se retrouver dans une position très délicate.

A n’en pas douter, ce RV WUIWATCH aura permis de partager les nombreuses expériences des universitaires et acteurs de la prévention et de la lutte. Tous s’accordent à rappeler qu’une maison correctement débroussaillée reste le meilleur refuge à condition que ces populations connaissent le risque et adoptent les bonnes pratiques pour ne pas céder à la panique en cas de danger éminent.

Les partenaires associés :

  • MeteoGrid (Espagne) Coordinateur
  • Associacao para o Desenvolvimento da Aerodinamica Industrial Portugal
  • Fundacio d’Ecologica del Foc i Gestio d’Incendis Pau Costa Alcubierre (Espagne)
  • Universita Degli Studi di Sassari (Italie)
  • Entente Pour la Foret Mediterraneenne (CEREN) France